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La fondation Arca Minore

 

Le dernier précédent que nous connaissons à l'enchaînement implacable de la crise du climat et de l’extinction
des espèces nous ramène à 65 millions d’années et à l’extinction des dinosaures, mais plus sûrement
encore à la grande crise du Permien, qui avait vu l’extinction de 90 % des espèces vivantes :
dans cette grande crise, le dégazage des hydrates de méthane, gaz de décomposition organique accumulé
au fond des océans et dans le permafrost arctique a soudain augmenté les températures mondiales
dans des proportions telles qu’elles sont devenues insupportables pour la plupart des organismes.
La destruction des espèces déséquilibre toute la chaîne alimentaire ; au sommet de cette chaîne,
le super-prédateur qu’est l’homme est tout autant déséquilibré.
Quand la mer monte, quand les zones climatiques remontent vers les pôles, les populations
ont entraînées hors de chez elles.
D’ores et déjà, cet exode est commencé.
L’homme se trouve précipité dans ce qu’il a déchaîné lui-même.

Cependant, les outils existent pour empêcher ce scénario :
– la production d’énergie électrique dans les habitats eux-mêmes, qui limite les transports entre usines
et ultilisateurs, lesquels transports dissipent l’énergie électrique en chaleur, en raison de l’effet joule ;
– les économies d’énergie ;
– la reconquête de l’eau et de l’assainissement par les habitats individuels ;
– la convergence des économies d’énergie et des multi-productions énergétiques ;
– la reconquête de la vie microbienne dans les sols ;
– la reconquête des espaces stérilisés par l’urbanisation et les voies de communication ;
– la restauration des écosystèmes, au niveau de l’habitat individuel et des grands ensembles régionaux,
inaugurant un nouveau génie civil ;
– les percées technologiques, qu’il s’agisse de nano-technologies, de cellules solaires ou de biomimétisme,
(une liste très limitative) ;
– l’outil spatial, pour la mesure et la compréhension des mécaniques du climat, puis sa régulation ;
D’autre part, dans les sciences, des percées épistémologiques se préparent.
Tant de choses et d’autres encore.

Une série de conséquences résultent de cette crise :
– les sociétés bloquées qui ne parviennent pas à retrouver la croissance dans les conditions encore
à peu près normales de 2007 se retrouvent dans la situation de la France de 1939 ;
– l’habitat individuel devenant autoproducteur, se métamorphosant en une machine énergétique globale pour le meilleur du confort et du budget de ses occupants, les producteurs industriels d’eau potable, d’assainissement et d’énergie se retrouvent dépossédés de la substance de leur activité, tandis que les individus retrouvent leur liberté. C’est un nouvel âge démocratique ;
– de nouveaux outils médicaux apparaissent, qui prolongent les révolutions médicales successives
des derniers siècles ;
– une culture du respect des formes de vie se répand, nous sommes contraints de nous repenser, un peu
comme hier Galilée nous a fait passer du géo-centrisme à l’hélio-centrisme ;
– simultanément, une régulation climatique globale oblige à repenser les rapports internationaux.

Tout cela peut être pris comme un défi extraordinaire à relever.
Ce défi est une chance pour l’avénement d’une économie humaniste. A notre sens, le monde
associatif environnemental peut s’en saisir pour se donner les moyens d’être.

C’est pour cela qu’a été créée la fondation Arca Minore, autant association, que fondation, qu’entreprise.
– Sa première intervention a été de proposer un Concours virtuel d’aménagement ville/nature autour
du Bois de Vincennes à Paris, exposant les prémisses du génie civil de la restauration naturelle.
Le fait qu’un grand établissement du Muséum d’histoire naturelle, le Zoo de Vincennes, était l’axe
de la démonstration, manifestait une convergence d’un type nouveau.
– Sa deuxième intervention porte sur l’habitat individuel. Un livre édité par les Editions Eyrolles,
« L'habitat bio-économique », marque la deuxième étape de sa démarche concrète
.

Pierre-Gilles Bellin, président