Pour
un écosystème clos,
réflexions préliminaires
(août
2005)
En réfléchissant sur la rénovation
du Zoo de Vincennes,
nous étions loin de penser qu’un jour nous aborderions
le sujet des éccosystèmes clos.
Un écosystème clos au Zoo de Vincennes
est-il possible ?
En théorie, rien n’empêche un jour de clôre
la future serre de Vincennes.
Mais ici, la réflexion a commencé, ce qui est logique,
par l’établissement d’un plan de collection.
Une fois ces collections (qui, rappellons-le, sont des animaux vivants !)
établies sous cette serre
perméable à l’atmosphère, la responsabilité
des zoologues est de faire vivre et se reproduire
les animaux ; en fermant l’ouvrage, le risque est de faire
varier les paramètres gazeux
(pour ne parler que de ceux-ci) et de faire courir des risques vitaux
aux habitants.
C’est pourquoi, en l’état actuel, il faudrait une
seconde serre, où l’on partirait des végétaux
pour, ensuite, peu à peu, faire entrer des animaux. Or, il n’y
a que 15 ha dans le site du Zoo.
Il faudrait donc imaginer que, dans les documents préparatoires,
on stipule clairement aux architectes
qu’il faut préparer la place pour cette implantation. Comme
cela n’est pas fait, la conclusion
est que cela risque de se faire ailleurs qu’à Vincennes.
Quand sera-t-il possible de clôre un écosystème ?
L’intérêt incroyable de cette question des écosystèmes
clos est que cela permet aux sciences
du Vivant de se rapprocher de la recherche spatiale.
Nous posons la question suivante : n’est-ce pas une stratégie
secondaire pour convaincre
les pouvoirs publics d’être plus généreux
dans l’attribution des crédits ?
La première expérience équivalente a été
celle de Biosphère 2, qui a aboutit à un échec
relatif,
en ce sens qu’il a fallu arrêter. En même temps, elle
a donné des enseignements ; actuellement,
l’ESA a lancé l’expérience Mélissa,
radicalement différente dans l’esprit, sur le fond
et sur la forme.
Très succinctement, le problème est si complexe
qu’on l’a fragmenté, afin de parvenir
à des solutions partielles que l’on pourrait ensuite tenter
de globaliser.
Peut-on, sans attendre les retombées conceptuelles, tenter de
bâtir un jardin clos, lié à un
petit système océanique, et l’ouvrir au public ?
Une solution serait de préparer la serre,
ou le système de serres, d’en faire une sorte de préfiguration
crédible des jardins spatiaux,
mais encore perméable à l’atmosphère. On
y posera l’habitat fictif de de 3-4 personnes,
et on communiquerait sur l’idée : « Découvrez
ce que seront les jardins spatiaux ».
Là, c’est plus un projet touristique et commercial que
scientifique, lié peut-être à une
exposition permanente assez futuriste.
Rien n’empêchera, peut être ultérieurement,
de fermer ce jardin selon les leçons
dégagées par la recherche autour du thème. En ce
cas, c’est comme si l’on bâtissait
dès aujourd’hui la structure qui accueillera des résultats
encore à venir. Il faudrait
alors que l’architecture soit assez évolutive pour cela.
Par ailleurs, à travers
ce système, on peut faire aussi la promotion de techniques autoépuratives.
Où cela pourrait-il se faire ?
Il faut se demander ce qu’apporterait ce type de serre «
fermable » à la structure ou à la région
qui l’accueillerait : dans l’immédiat, des retombées
touristiques et de notoriété, l’image
d’un site dynamique ouvert à la créativité
industrielle et écologique (cela peut permettre
d’attirer autour du lieu des entreprises innovantes) ; dans
le futur, des retombées industrielles
en termes de brevets ? Doit-on essayer d’associer ce type
de serre à un zoo déjà existant ?
Cela attirerait-il vers ce zoo, en plus des visiteurs actuels, d’autres
visiteurs
(il s’agit, pour un gestionnaire, de la question centrale) ?
Pierre-Gilles Bellin, Président d’Arca
Majore