Quels
sont les enjeux sociaux, mais aussi éthiques, philosophiques et
historiques
de la recherche sur le Vivant ? L’essence de nos civilisations
tient, pour l’essentiel,
en leurs rapports avec leurs écosystèmes, à leur
respect de ceux-ci : Babylone, par
exemple, aurait été en partie tuée par les remontées
de sel qui ont stérilisé, à la suite
d’une irrigation mal conduite, les terres agricoles ; l’expansion
des Etats-Unis
trouve son origine dans les ressources naturelles, qu’elles soient
minérales ou
agricoles, rentabilisées par un énorme travail qui a tiré
profit de la fertilité,
des eaux fossiles, des ressources de toute nature accumulées par
le temps.
Mais le Vivant est-il appropriable ? Peut-on, en brevetant un seul
gêne, posséder les
50 000 autres gènes d'un végétal, devenir propriétaire
de sa liberté évolutive, puis la
contraindre dans des cultures intensives et mono-spécifiques ?
En plein XIXe siècle,
les baleiniers décimaient par millions phoques, otaries, éléphants
de mer,
chevauchaient en riant les petits dont ils venaient de tuer les parents.
Dans notre
rapport à la nature, et parfois à l'humain, ce que l’on
détruit si volontiers et en toute
inconscience, c’est la liberté de l’autre à
vivre, à évoluer, à penser, à dire oui ou
non.
Nous vous convions à cette réflexion critique avec le magazine
Internet Vivant,
où nous situerons les bouleversements qu’entraîne l’expansion
du champ
scientifique du Vivant, les conséquences si intimes et parfois
si dérangeantes
de la grande crise environnementale qui bouleverse les écosystèmes
et impacte
de plus en plus nos civilisations .,
Pierre-Gilles Bellin, président
Avec
VIVANT,
découvrez ci-dessous
le sommaire du magazine culturel.
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Sommaire
VIVANT numéro 2 : «
À quoi servent les philosophes … de la biologie ?
Entretien avec Jean Gayon ».
Une nouvelle philosophie bouleverse la biologie en explorant les
énigmes conceptuelles qu’elle soulève.
VIVANT numéro 9 : « Vers
un nouveau matérialisme scientifique ? »
Face à la montée du « fait religieux » et aux
doctrines qui soumettent la science
à des objectifs spiritualistes, toute une réflexion critique
cherche à réaffirmer les
fondements matérialistes de la science contemporaine et à
apporter de nouvelles
bases théoriques aux philosophies matérialistes.
VIVANT numéro 4 : « Penser
une nouvelle éthique médicale »
Des mutations considérables traversent le monde médical
depuis vingt ans.
À partir de l’exemple du sida, on dispose aujourd’hui
de recul pour appréhender
ce mouvement et proposer les bases d’une nouvelle éthique
médicale.
VIVANT
numéro 1 : « Le bouillon et l’étincelle »
C’est souvent la conjonction d’avancées conceptuelles,
d’expériences et de techniques
nouvelles qui bouleverse nos représentations de la réalité.
Illustration avec la tumultueuse
histoire de la neurotransmission.
VIVANT numéro 5 : « Qu’est-ce
que l’émergence en biologie ? »
En ces temps de complexité, on parle beaucoup de la notion d’« émergence
».
Elle traduit généralement l’idée que les propriétés
d’un système ont quelque chose
de plus que la somme des propriétés de ses éléments.
Mais, pour le philosophe
Paul-Antoine Miquel, cette définition trop schématique retranscrit
mal
les subtilités du Vivant. Voilà pourquoi.
VIVANT numéro 3 : « Enquête,
Les transhumains s’emparent des nanotechs »
Des mouvements « transhumanistes » infiltrent les nanosciences
avec un impératif :
doper les humains, piloter les états mentaux et les foules en intégrant
les technologies disponibles.
VIVANT numéro 3 : « Biotechs
et logiciels, le monde à l’heure des métatechnologies »
Les partisans des « biens communs » informationnels (logiciels,
science) ont des choses
à dire à ceux qui défendent l’idée de
biens communs physiques et biologiques, et vice-versa.
VIVANT numéro 4 : « Ce
que cache le miroir ? La reconnaissance de soi chez l’animal »
Les animaux ont-ils une conscience ? Question éminemment difficile
que l’on peut aborder
en étudiant si des animaux manifestent des comportements de reconnaissance
d’eux-mêmes.
Plongée avec orques et dauphins…
VIVANT numéro 7 : « Ce
que nous apprend le génome du chimpanzé et des autres primates »
La publication de la première séquence complète du
génome du chimpanzé était fortement attendue.
Comment ne pas penser, en effet, qu'elle pourrait éclairer d'un
jour nouveau « ce qui fait l’homme » ?
Voilà où nous en sommes…
VIVANT
numéro 7 : Les noces des sciences cognitives et de la psychanalyse
Il y a peu, les neurosciences semblaient apporter de bien meilleures réponses
que la psychanalyse
pour le traitement des psychoses et des névroses. Aujourd'hui,
l’alliance de ces pratiques jadis séparées
ou opposées peut apparaître la mieux placée pour révéler
les profondeurs du fonctionnement cérébral
et psychique.
VIVANT numéro 7 : « Les
neurosciences démontrent-elles la psychanalyse ? »
Dialogue autour du livre Comment les neurosciences démontrent
la psychanalyse (Flammarion),
entre son auteur, Gérard Pommier, psychanalyste, et Michel Imbert,
neurobiologiste.
D’où il ressort que les points communs sont peut-être
plus nombreux que les divergences…
VIVANT
numéro 9 : « Une critique de la raison génétique
: la place de l’information en biologie »
La critique de la toute puissance de la génétique s’en
prend souvent à la métaphore du « programme »
et aux excès réducteurs de recherches qui considèrent
que les caractères complexes sont inscrits
dans les gènes. À juste titre, estime John Stewart. Mais
il faut aller plus loin et redonner
sa vraie place à la génétique, en tant que science
d’analyse de l’information codée par les différences
dans la molécule d’ADN. En effet, si la génétique
« voit » les variations, elle ne peut pas voir l’invariant,
et notamment ce qui caractérise les êtres vivants, leur faculté
à se construire et se renouveler par
eux-mêmes. Pour Stewart, réinterroger la vie implique donc
de réconcilier la génétique et la biologie.
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